La vie et l'oeuvre de Karl von Frisch par Cyrille Janisset. Projet de film documentaire
POLLEN ∗ PLANCTON
Abeille, pastel © Cyrille Janisse
POLLEN - PLANCTON
Par l'abeille butineuse se perpétue un monde végétal tandis qu'une semence aquatique
et animale permet à la baleine d'évoluer sous la voûte océane, fille liquide bien ancrée
dans le giron maternel de planète Terre.
Celle-ci parcourt son ellipse régie par toute l'énergie d'une étoile remarquable; par sa
lumière le monde apparait à l'humain dans ses contours et ses couleurs; ses formes, ses
reliefs et ses distances; ses perspectives, ses proportions, ses mirages et ses illusions
d'optique, tels des effets spéciaux engendrant des univers multiples à l'infini.
De l'imaginaire créatif en représentation à la fois unique et universel, l'observateur
peut s'exprimer du champ complexe des réalités, embrassant l'ordre de ce qui est de
l'infiniment petit à celui des grandeurs incommensurables.
Et chaque infime partie du temps qui s'écoule lui révèle cette impermanence de la vie.
Devant l'éternité, par sa nature de l'esprit dans toute son unicité, l'être-homme se
réalise enfin.
Lumière, somme d'éclats de brillance instructrice aussi pour l'abeille dans sa quête
incessante de nourriture.
Dans la ruche en effervescence une ballerine exécute en boucle les pas du "GRAND HUIT".
Captivées par l'intensité du mouvement, ses sœurs s'agglutinent autour d'elle et
décryptent rapidement les messages olfactifs évocateurs de toute la nature des fleurs
exposées: identité, quantité et qualité de l'espèce.
L'auditoire assimile aisément la botanique, et la danseuse, en bon Maître de
conférence, s'impatiente déjà sur sa chaire en vue de dispenser un peu de géographie.
Le rythme de plus en plus frénétique des soubresauts de son abdomen, soulignés par de
puissantes vibrations d'ailes en cascade, ici subtil langage, indique la valeur précise des
futures trajectoires d'envol à tenir. Toutes ces sublimes nuances de la chorégraphie
révèlent enfin les précieuses données sur le positionnement exact de la source si
prometteuse en ce merveilleux couloir nectarin[sic]... Dans une agitation collective la ruée
vers l'or floral peut commencer.
Magie du soleil. La chaleur de ses rayons finit de transformer les courants marins en
de douces caresses pour le cétacé; là il vient se nourrir du vaste jardin suspendu en ces
eaux tièdes...puis enfin rassasié, il peut maintenant songer au cru de sa progéniture à
venir.
Pendant ce temps les ventileuses s'activent au dessus du couvain.
Et le jour s'achève...Bruissements des arbres dans l'animation pré-crépusculaire. Des
colonies d'insectes et des grappes d'oiseaux s'empressent de regagner leur demeure
dans un souffle ultime de poussière aurifère que l'astre diffuse tout en flottant sur la
ligne d'horizon. Des rougeoiements s'étendent du ciel à la terre chassant les dernières
taches bleues sur la toile.
Parfaitement insouciant l'homme pense déjà à la récolte de miel. Il serait sage d'en
laisser une grande part à tes ouvrières.
Dis donc l'homme ! Ne sont-ce point elles les abeilles qui ont la plus noble mission du
monde ?
Viendra ensuite l'apiculteur...
Cyrille Janisset 12 juin 2011
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